
Hommage à Michael.

« Chaque seconde compte », « profite de l’instant présent », « mord dans la vie », « dis aux personnes qui t’entourent que tu les aimes pendant qu’elles sont là » : des phrases toutes faites qu’on entend depuis notre plus tendre enfance, généralement prononcées par des personnes plus vieilles que nous; on les appellait « les vieilles matantes ». Jusqu’à maintenant, j’ai toujours eu en horreur ces phrases toutes faites, même si, il faut l’admettre, elles sont toutes plus vraies et lourdes de sens les unes que les autres.
Si vous regardez autour de vous maintenant, là, on peut dire que c’est la toute première fois et la toute dernière fois qu’on est réunis en même temps dans un même espace : on le doit à Michael. Ça mérite qu’on démarre le chrono pour faire compter réellement chaque seconde, et que je vous dise à quel point vous avez su rendre Michael heureux à votre façon, et à quel point je suis honoré de vous avoir toutes et tous dans ma vie, parce que la mienne, (ma vie), doit se poursuivre malgré l’immense vide laissé par son départ prématuré et inattendu.
Je vous remercie profondément d’être ici aujourd’hui, jour de l’anniversaire de naissance de Michael, pour célébrer sa vie et partager tous les bons souvenirs qu’on garde chacun dans nos cœurs.
Chéri, Mon Amour, mon Bel Amour, mon Ange, mon Trésor d’amour, mon Gros Bébé d’amour :
Michael O’Brien-Milosevic,
C’est le nom auquel tu tenais tant pour honorer la mémoire de ta mère (Ruth Mary O’Brien) et celle de ton père (Michael Ili Milenko Milosevic). Tu es parti prématurément – on devrait célébrer ton 55e anniversaire de naissance aujourd’hui même. Ça n’a aucun sens!
Tu es parti en emportant avec toi tant de mystères et de questions qui vont demeurer sans réponse pour l’éternité désormais, qu’on peut maintenant te concéder le titre de « légende mystique ». Tous ceux et celles qui t’on connu sont unanimes : tu préservais jalousement les souvenirs de ta vie familiale et de ton enfance. À moi, au cours des dix années qu’on a partagées ensemble, tu t’es livré à quelques rares occasions seulement, et pas suffisamment pour que je puisse me faire à moi-même une trame claire et précise des différentes étapes de ta vie avant notre rencontre. Concernant ce drame familial que tu as vécu et qui a emporté tous les membres de ta famille, il m’est impossible de rassembler tous les morceaux tant mon cerveau n’arrive pas à mesurer l’ampleur de la douleur que tu as dû vivre. Et pourtant, quand on sait à quel point tu mordais dans la vie et avec quelle joie de vivre tu avançais pour ton bonheur et celui des autres, on ne peut que te lever notre chapeau — et pourquoi pas notre verre — devant tant de résilience et de force intérieure.
J’ai compris une chose importante cependant, c’est que tes fréquents déménagements à travers le monde dans ta jeunesse ont fait naître en toi le désir de former un nid familial solide, et sédentaire : avec moi, et, plus tard, avec notre tout petit Winston d’amour. Un nid familial SOLIDE. Tu m’as vite fait comprendre, à travers tous tes gestes d’amour au quotidien à quel point ce « nid familial » était important pour toi. Je ne me suis jamais senti comme ça dans ma vie avant de te connaître. Je suis soudainement devenu « la personne la plus importante » dans ta vie et tu as vraiment tout fait pour me le prouver à chaque instant. Je me sens tellement honoré d’avoir été cette personne dans ta vie, je me sens tellement privilégié d’avoir pu partager TA VIE (LA VIE, avec toi) — si brève fut-elle à tes côtés. Tout était parfait dans notre vie ensemble et on s’aimait « tel quel ». On s’aimait sans vouloir changer quoi que ce soit.
***
Mon chéri d’amour, tu étais fou! Fou d’amour quand je te disais « je t’aime », fou de désir quand je t’embrassais, fou de rire quand je te disais des niaiseries, fou à lier quand tu te prenais pour le chef Brouncke Brounchke, fou d’inquiétude quand je ne répondais pas à tes textos dans la minute, fou de joie quand j’arrivais de travailler. T’étais fou en TA*%$!. Je peux te dire que j’étais aussi fou ____ DE TOI! On n’était pas fou du ménage, par contre, on était content quand il était fait, mais on aurait bien aimé que quelqu’un d’autre le fasse pour nous ;-)
Notre toute première rencontre a été un réel coup de foudre : Michael aimait bien raconter sa version des faits sur la façon dont on s’est rencontré, mais si on ajoute une phrase toute faite à la liste de départ, on pourrait dire qu’il y a toujours deux côtés à une médaille : j’ai aussi ma version de cette première rencontre, qui diffère un peu de la sienne et qui me redonne tout de même un peu de lustre… (je vais garder ces détails pour les amis proches).
C’est donc quelques mois après cette première rencontre que j’ai revu Michael, au même endroit, un 21 décembre, juste avant Noël. C’est à ce moment-là que notre merveilleuse aventure a débuté. MERVEILLEUSE, y a pas d’autres mots pour la décrire ; IMMORTELLE, s’il y en ait un. Une aventure merveilleuse, remplie de bonheur au quotidien et d’amour à profusion.
Michael aimait bien raconter son premier matin chez moi, après notre première nuit passée ensemble. Il disait toujours qu’il s’était senti comme Alice au pays des merveilles en entendant mes trois oiseaux chanter pendant que je lui faisais la sérénade à la flûte traversière, question d’ajouter au charme du moment…
Mon chéri d’amour, Tu as su créer les moments magiques dans notre vie, tous ces moments qui demeureront gravé dans ma mémoire, dans mes souvenirs et, surtout, dans mon cœur à tout jamais : ça, c’est IMMORTEL. Et c’est merveilleux. Tu m’as donné le meilleur de toi-même à chaque instant, chaque seconde qu’on a passée ensemble durant ces années. Tu m’as prouvé à travers tous tes gestes combien tu m’aimais. Tu m’as dit « je t’aime » à chaque jour — plusieurs fois par jour — sans jamais sauter une journée. Tu m’as donné des bisouxxx « bon appétit » à chaque repas qu’on a pris ensemble, encore là, sans jamais en oublier un seul. Sans oublier nos bisouxxx « bonne nuit », qui, depuis l’arrivée de notre petit toutou, commençaient toujours par : « Bonne nuit Winston », Bonne nuit Winston », « Bonne nuit chéri », « Bonne nuit chéri ».
Te dire à quel point tous ces petits gestes, ces petites attentions, me manquent, à quel point TU me manques aujourd’hui, là, vraiment, je ne trouve pas les mots. Je ne souhaite pas les trouver non plus : je veux me concentrer sur les beaux jours passés à tes côtés, les souvenirs — inutile de préciser « les bons souvenirs » puisqu’il n’en existe pas de mauvais, ou de moins bons. Je vais faire de mon mieux pour poursuivre ma route avec, à l’intérieur de moi, le meilleur de toi-même, le plus doux et le plus réconfortant des trésors, encore, et pour toujours : l’AMOUR DANS TES YEUX.
Repose en paix mon Chéri, je t’aime à l’infini!